Rencontre avec…
Philippe Guy Woog
Sylvain RAVEAU*:
Docteur Woog, nous vous remercions de l’honneur que vous nous accordez en ayant accepté notre invitation. Pour nos lecteurs, une présentation s’impose. Inventeur en 1953 de la première brosse à dents électrique, vous obtenez votre doctorat en microbiologie en 1988 avec pour directeur d’étude l’éminent Professeur Edmond Benqué qui était à l’époque président de la Société française de Parodontose. En 1984 vous publiez une brochure «Technologie et Hygiène bucco-dentaire» préfacée par le Dr D. Walter Cohen, Professeur ex cathedra de parodontologie, Doyen puis Doyen émérite de l’école dentaire de l’université de Philadelphie en Pennsylvanie. Cette revue (disponible sur demande) illustre bien le rôle majeur que vous avez joué durant toute votre carrière professionnelle dans les progrès réalisés entre 1954 et aujourd’hui pour lutter contre les maladies bucco-dentaires.
Comment, en 1953, avez-vous eu l’idée de créer la première brosse à dents électrique ?
Dr Woog :
Mon invention de la première brosse à dents électrique a fait l’objet de plus de 167 études cliniques universitaires dont je recommande à vos lecteurs de prendre même partiellement connaissance. Je considère, et vous prie de bien vouloir réfléchir à cela, que ma subséquente mise au point de la première brosse à dents électrique testée en universités dentaires, n’a été que la « deuxième partie » de mes recherches.
À cette époque j’avais simplement établi que les maladies des gencives n’étaient pas dues à tout le moins essentiellement à des bactéries à Gram négatif produisant des endotoxines sous la gencive supposées causer des inflammations. C’est une curieuse théorie ; on voit mal comment la faire tenir debout ou la justifier alors que “inter alia” l’étude l’Université de Loma Linda – Antimicrobial irrigation of deep pockets to supplement non-surgical periodontal therapy – a montré que, en ramenant la flore bactérienne à zéro, on n’a pas arrêté la détérioration des tissus mous des gencives.
Sylvain RAVEAU :
C’est un fait, votre invention a fait l’objet de plus d’études qu’aucune autre brosse à dents (168 jusqu’en 2014). Votre travail dans de ce domaine assure aujourd’hui à vos millions d’utilisateurs (12 millions d’appareils vendus) à travers le monde, du sérieux de la prophylaxie Broxo®.
Dr Woog :
Je renvoie aux études réalisées dans les 20 dernières années déjà et publiées dans des revues scientifiques comme par exemple l’Université de Rennes, le Dr Prof. Bonnaure Mallet (1996). Il s’agit tout comme l’étude récente de Houston d’examiner les proliférations de bactéries en milieu buccal et dans les brossettes utilisées quotidiennement. La conception de nombreuses brosses à dents électrique permet auxdites bactéries de nicher et se développer d’une manière exponentielle. C’est un non-sens pour du matériel d’hygiène bucco-dentaire !
Sylvain RAVEAU :
Aujourd’hui, que souhaitez-vous p our votre invention ?
Dr Woog :
Que mon invention profite à un maximum d’individus. Nous pouvons sauver des millions de dents dans le monde par la prévention, ce que permet avec succès mon invention depuis bientôt 60 ans.
Je n’ai plus 50 ans. Je puise mes forces dans mes convictions plus que dans mes 4 fois 20 ans. Si un journaliste sérieux veut m’interviewer, c’est le moment ou jamais.
Note : Le Dr Woog nous a quittés le 20 juillet 2018. Moins d’un an après cette interview, Jean-Yves BILIEN*** a réalisé le film documentaire « Révélations pour conserver ses dents à vie » avec la participation de : Pr. Gianluigi Caccianiga, Dr. Gérard Rey, Dr. Philippe-Guy Woog, Dr. Gérard Dieuzaide, Dr. Henri-Paul Fabas, Dr. Jean-Luc Girard, Dr. Elisabeth Hollard, Marion Kaplan, Pr. John Manhold, Dr. Georges Bensadoun, Dr. Eric Martin, Michel-Antoine Moret, Sylvain Raveau, Dr. Tadeusz Nawrocki.
Pour obtenir gratuitement un accès libre au film « Révélations pour conserver ses dents à vie », le réalisateur a créé une page dédiée : www.acmeditions.com/revelationsdents
Vous pourrez aussi obtenir gratuitement un deuxième film d’une durée de 2h00 (lui aussi réalisé par Jean-Yves BILIEN).
Sylvain RAVEAU :
C’est un noble objectif. La prévention est la priorité et la base des économies budgétaires envisageables autant pour le patient que pour l’assurance maladie. Avec cet objectif en tête, comment avez-vous réussi à donner vie à votre invention ?
Dr Woog :
Il n’aurait servi à rien sur le point prophylactique de dessiner une brosse à dents avec n’importe quel mouvement sans avoir réfléchi à la cause des problèmes gingivaux de la dégénération des gencives et sans considération du but : la prévention et l’arrêt des maladies dégénératives du tissu gingival.
Souffrant depuis quelques années, en 1950, de pyorrhée, mon dentiste soignant, le Dr Zbinden à Lausanne (Suisse), m’a d’abord recommandé de me masser les gencives du rouge vers le blanc, comme baisser un store vénitien, puis il m’a recommandé une pâte dentifrice gingivale, « la Pyortersine », sans succès.
Après avoir, et à de nombreuses reprises, insisté sur ces techniques de régénération – sic – gingivale, il m’a subrepticement conseillé de mordre dans des pommes.
Cette remarque a suscité une réflexion critique dans mon esprit.
En effet, en croquant dans une pomme, le fruit remonte vers le rouge par l’acte de croquage. Cette réflexion était déjà valable dans les années 50 et elle l’est également en 2015 !
Sylvain RAVEAU :
La plupart des grandes découvertes modernes se sont faites grâce à des hommes comme vous, souvent «ordinaires». Elles naissent fréquemment de l’observation d’évidences. Le Dr Gernez disait souvent «Il n’y a rien qui éblouit comme l’évidence, ça ne se perçoit pas d’une manière spontanée». Vous aviez donc la curiosité nécessaire pour oser chercher là où il fallait et ainsi faire bouger les lignes auprès des dentistes.
Dr Woog :
Vous avez raison, cette curiosité m’a poussé à en avoir le cœur net. Cela m’a amené non point à créer une brosse à dents électrique, mais à susciter mon désir de connaissance et en 1952, de passage à New York, je me suis rendu à la librairie de l’Université de Columbia en recherchant des études sur la dentition et le support des gencives chez les peuplades primitives.
J’ai étudié ces études dont je tiens à votre disposition un compte rendu en français sur les Indiens Yanomani et les Esquimaux. Aucune de ces populations n’utilisait de la pâte dentifrice même pas de la Pyotersine ni de brosse à dents, mais ils croquaient dans des racines pour les Indiens d’Amazonie et dans de la viande de phoque crue séchée pour les Esquimaux. Leurs gencives étaient en parfait état, ce qui m’a ipso facto après quelque temps de réflexion, convaincu que la cause principale des maladies dégénératives des gencives était l’absence d’acte de croquage et non pas de sournoises bactéries.
Donc en 1952 je n’avais même pas dans la tête de faire une brosse à dents électrique. L’idée m’en est venue dès 1953.
J’ai essayé d’innombrables mouvements et technologies tous verbalisés par l’Institut dentaire de Genève. J’en ai informé le Prof. Arthur Jean HELD, directeur de l’Institut, qui a par la suite procédé aux premiers tests « in vitro » qui figurent dans la liste des études cliniques – 168 au jour d’aujourd’hui.
Donc mon invention comporte deux volets. Le premier est tout aussi important que le second.
1er volet : Comprendre d’où provenaient les problèmes des gencives
2ème volet : Étudier des dizaines de mouvements «in vitro» et «in vivo», au moins une dizaine de mouvements différents.
Note :
L’efficacité du nettoyage autant que du massage est due aux mouvements rapides et alternés de haut en bas, physiologiquement égale à l’acte de croquer. Dans de bonnes conditions d’utilisation, l’efficacité mécanique s’associe à la cavitation hydrodynamique (sonique) pour offrir une efficacité globale (dents & gencives) inégalée par les autres technologues.
Sylvain RAVEAU :
Oui, merci et nous pourrons les transmettre à nos lecteurs sur simple demande**.
Aujourd’hui nous parlons de plus en plus des «Maladies de civilisation» et nous y sommes en plein, car, à part l’alimentation et le stress, il n’y a pas grand-chose qui nous distingue des Esquimaux !
Dr Woog :
Évidemment que les populations primitives n’utilisaient pas de brosses à dents électriques, car dans les années 1940 je n’avais pas encore inventé la Broxodent. Par contre, ces populations primitives n’utilisaient pas non plus de brosses à dents manuelles, ni de pâte dentifrice quelconque, ni de bain de bouche, ils se contentaient de croquer des racines pour les uns, de la viande séchée pour les autres.
Pour dessiner une brosse à dents électrique, il fallait d’abord comprendre les causes des parodontopathies. Elles ont été claires dès ce moment. Ce ne sont pas essentiellement des bactéries à Gram négatif produisant des endotoxines qui amènent la détérioration de l’état des gencives, mais bien le manque d’actions mécaniques dû à notre nourriture molle et raffinée (lire «interalia» l’étude clinique de l’Université de Loma Linda : en éliminant la quasi-totalité des bactéries, les poches gingivales continuent à augmenter).
Sylvain RAVEAU :
Nous avons publié un résumé de l’étude de l’Université de Loma Linda**
Des dentistes conseillent encore aujourd’hui de se brosser les dents uniquement du rouge vers le blanc et d’utiliser des dentifrices et bains de bouche antibactériens parfois sans en limiter la durée. De plus lorsque nous mangeons, c’est bien dans les deux sens ! D’ailleurs, les vétérinaires conseillent de donner aux animaux de compagnie des aliments croquants. Encore une fois, c’est une évidence ! Racontez-nous la suite…
Dr Woog :
Bien que j’aie été félicité «inter alia» par Madame Doris Leuthard alors qu’elle était Présidente de la Confédération suisse, pour le Broxodent, toutefois ma première réflexion a porté sur la cause réelle de l’origine des affections parodontales.
C’est sur cette base, au début des années 50, après avoir pu amener à maturité 10 à 20 mouvements différents, dont j’ai soumis la liste au Pr. Arthur-Jean HELD, mes premiers prototypes ayant abouti et que je lui ai explicité les différents mouv
ements que j’avais étudiés, mouvements dont il a rédigé un rapport minutieux signé par lui-même de plusieurs pages à l’en-tête de l’Institut Dentaire de Genève avec date certaine, c’est-à-dire certifiée par-devant notaire.
J’invite tous vos lecteurs à demander la liste des études** permettant de réaliser le chemin qui m’a conduit jusqu’à la réalisation du Broxodent qui a fait l’objet d’Études universitaires (168) d’abord à Genève, à Zurich, le Pr. LEU, etc… jusqu’à ce jour.
Sylvain RAVEAU :
Nous vous remercions sincèrement de nous avoir accordé cet entretien et souhaitons de tous nos vœux que les médias libres et alternatifs puissent relayer cette interview, en susciter d’autres avec vous directement et ainsi faire connaître à un large public les bienfaits offerts par votre invention depuis 1956 à nos jours. Longue vie à vous et à Broxo !
Dr Woog :
Permettez-moi d’ajouter que ma thèse, présentée devant l’université Paul Sabatier de Toulouse, a été soutenue le 26 avril 1988 devant le jury composé de :
TIRABY, Professeur de Microbiologie, UPS, Sciences – L. DOUSTE-BLAZY, Professeur de Biochimie, UPS, Médecine – H CADENAT, Professeur de Stomatologie, UPS, Médecine – E. BENQUE, Professeur de Parodontologie, UPS, École Dentaire et a porté le titre de :
Techniques automatisées pour l’élimination de la plaque bactérienne.
Contribution à la prévention et à la prophylaxie des maladies du parodonte.
* Sylvain RAVEAU est conseiller en COSMETO-PREVENTODONTIE (prévention des maladies parodontales et esthétique dentaire). Certains désigneraient son métier par le titre “préventodontiste”, mais pour cela il lui faudrait être un praticien, comme orthodontiste, parodontiste…, ce qu’il n’est pas. Ce titre lui a été “accordé” par un ami, Yves MOISAN, dentiste de profession et préventodontiste.
Sylvain travaille depuis plusieurs années à temps complet sur le sujet et entretient des contacts suivis avec des centaines de personnes concernant leurs soucis bucco-dentaires. Dans son parcours autodidactique, il a fait des rencontres avec de nombreux dentistes et professeurs à travers le monde. Les docteurs Marie Solange RAYMOND (Orthodontie fonctionnelle), Philippe Guy Woog (inventeur de la première brosse à dents-gencives au monde), Gérard DIEUZAIDE (dentiste holistique), Gérard REY (Directeur de l’enseignement sur les lasers médicaux) et bien d’autres praticiens comme Sébastien BOUCHET (Méthode GESRET), lui ont permis d’avoir une vision holistique du sujet. Constatant avec regret que des milliers de personnes sont condamnées à perdre graduellement leurs dents par désinformation, il a mis en place un programme gratuit (aidé de plusieurs vidéos réalisées par Jean-Yves BILIEN) de conseils inédits et de pratiques peu connues pour sauver nos gencives et nos dents. Pour prendre connaissance de ce programme et des vidéos, vous pourrez lui en faire la demande par email santeparodonte.sylvain@gmail.com ou par téléphone au 09 82 99 13 89 ou sur www.broxo.care
** Pour obtenir la liste des 168 études financées par le Dr Woog ainsi que certaines au format PDF, merci de contacter Sylvain RAVEAU (adresse ci-dessus)
***Auteur/réalisateur de documentaires depuis quinze ans. Fondateur de la revue «Enquêtes de santé». Jean-Yves BILEN mène inlassablement des investigations dans le domaine de la santé. Ses axes d’études concernent en autres la biologie, la cancérologie, la physique quantique… il a une prédilection pour les oiseaux rares de la science, c’est un globe-trotter des médecines douces, traditionnelles, chamans et autres guérisseurs.Il est l’auteur d’une collection de 40 films sur ces sujets. J-Y BILIEN a réalisé plus de 300 interviews de médecins, chercheurs et thérapeutes dans le monde. Il aborde des sujets tabous, rarement évoqués dans les médias et apporte un regard original sur la science et la médecine.